Cet enfant/adulte jette beaucoup les objets

Il semble important de rappeler que tout comportement répétitif a une fonction pour la personne : exister, se rassurer, exprimer sa joie, sa tristesse ou sa colère.

1. Les moyens de communication de la personne sont insuffisants et ce comportement lui permet de s’exprimer :​

• Est-elle angoissée ? En colère ?
• Dans l’incompréhension de la situation?
• Est-ce que la personne s’ennuie et cherche à le faire savoir ; a-t-elle envie que l’on s’occupe de lui ?
• Est-ce que ce comportement survient toujours au même moment, dans un même lieu ? (repas, toilette, moments d’inoccupation…).
• Ces objets sont-ils susceptibles de créer des irritations tactiles, et donc non explorables par la personne ?
• L’environnement sensoriel (bruits, confort, odeurs, couleurs, présences ou absences, installation) est-il satisfaisant ?

       2.  Jeter les objets est aussi un moyen de construire l’espace, donc de le découvrir, de le comprendre.

• Quelles réactions suscite ce comportement chez le ou les accompagnants ? La réponse apportée par les intervenants est-elle univoque, ou au contraire adaptée, mesurée? Elle doit de toute façon être coordonnée.

• Chercher un moyen de communication qui convienne à la personne pour tenter de la comprendre, et d’établir un lien.
• L’accompagnant doit tenter d’avoir une attitude « amortissante », par une réponse sereine, retardée, afin de ne pas donner prise à une montée en puissance, voire dans certains cas une forme de provocation.
• Proposer une activité pour détourner la personne de ce comportement.
• Vérifier si l’environnement n’est pas désorganisateur : doit-on sortir du groupe ou au contraire le rejoindre ? Doit-on envisager d’autres modifications ?
• Offrir à la personne un contenant : auditif (musique), tactile (dans le positionnement : être contenue dans des coussins, couverture lestée). Rassurer physiquement par la présence d’un adulte. Expliquer, en verbalisant ce qui se passe aussi souvent que possible.
• Changer de lieu si nécessaire et peut-être même d’accompagnant si celui-ci arrive à son niveau maximum de tolérance.

• Proposer des activités de jeu dans une même pièce, dédiée, où il est autorisé de jeter des objets : par exemple, lancer des balles contre le mur, puis les lancer dans un récipient en essayant de moduler fort ou moins fort, loin ou près. Si l’on accompagne le geste d’un signal vocal, cela peut devenir rapidement très ludique.
• On peut aussi lancer derrière un panneau, puis rechercher la balle pour recommencer, lancer dans un panier, etc. C’est un travail sur la construction et la compréhension de l’espace. C’est aussi aider à l’acquisition de la permanence de l’objet, compétence cognitive nécessaire à l’accès au symbolisme, donc au verbal.
• Le but est que la personne n’ait par la suite plus besoin d’expérimenter seul, par des comportements répétitifs et inadaptés, en des lieux non prévus à cet effet.

La répétition de ce travail dirigé, l’explication patiente, constante, le repérage du lieu où l’on peut lancer, sont importants pour arriver à modifier au mieux ce comportement.